Vos défis en 2022
Les deux dernières années ont véritablement été vécues comme une période de grand bouleversement pour chacun d’entre nous, en particulier les communicants. En ce qui concerne notre métier, la communication interne a fait l’objet d’une véritable remise en question, mais a vu dans le même temps une progression significative de son positionnement dans les organisations. C’est pourquoi, l’ABCi a souhaité savoir comment vous accompagner au mieux et être le meilleur partenaire pour vous en 2022.
Le workshop du 16 décembre 2021, « Vos défis en 2022 » a permis d’identifier des pistes de réflexion, des attentes, des besoins quant au rôle de la CI aujourd’hui et demain, les outils hybrides, les formats et sujets d’ateliers, mais pas seulement. Les échanges à bâtons rompus lors de cette session ont également mis en évidence les compétences actuelles de la CI et celles dont elle aura besoin demain pour faire face à ses défis.
Les conclusions reflètent les avis des personnes présentes, nous savons bien sûr que d’autres réalités existent.
- Quelle est la place de la CI / des communicants dans votre organisation ?
Avec la crise sanitaire, la CI est plus visible qu’auparavant car elle a montré son importance et son agilité fonctionnelle, mais elle doit également prendre de la hauteur pour observer ce qui se fait et se réinventer, ce qui s’avère souvent difficile au quotidien.
Alors que la charge de travail s’amplifie, la collaboration avec les instances de direction n’est pas évidente, les équipes ont parfois l’impression de « ramer à contre-courant ». Alors que leur soutien est un facteur critique de succès.
Qu’en est-il de l’empathie, du social, de l’humain ? Selon Christine Donjean, vice-présidente de l’ABCi « La communication s’est libérée pendant la crise. Les communicants sont davantage des organisateurs du dialogue, des acteurs du changement… l’objectif étant le retour au collectif. »
- Quelle est la raison d’exister de la CI ? Est-ce plutôt un outil managérial ou un porte-parole neutre qui représente les différentes entités de l’organisation ?
Au-delà de la fonction initiale de la CI (écouter, répondre, informer, transmettre, motiver, conseiller,…), qui semble ne pas être suffisamment exploitée par certaines organisations, la réalité hybride et sanitaire nous amène à repenser la ou les fonctions de la CI.
Quelques mots-clefs émergent pour décrire ces nouvelles fonctions transverses de la CI, en voici quelques-uns :
- Rétablir le contact entre le personnel et la direction
- Avoir un rôle de reliance : éviter que l’écart ne se creuse entre les différents publics (personnel en télétravail qui freine le retour au bureau, personnel resté sur site)
- Renforcer la reconnaissance des différents métiers, des efforts des gens de terrain
- Animer / faciliter pour enrichir les esprits
- Reconstruire la communauté de travail en perspective des retrouvailles en présentiel
- Recréer le collectif et avoir une démarche commune inspirée par la culture d’entreprise
- Accompagner, expliquer le changement : pour favoriser l’accessibilité à l’information, la participation, et l’acceptation des évolutions liées à l’organisation
La CI semble assurer un rôle tampon entre les collaborateurs et l’organisation, entre les personnels sur site et en télétravail, entre les différents services.
Ainsi, la dichotomie « terrain / sur site » est une réalité dans bon nombre d’organisations.
Par ailleurs, une nouvelle dichotomie est apparue dans la société comme dans les organisations entre « ceux qui pensent / ceux qui font ». La lumière est traditionnellement portée sur ceux qui représentent ou managent l’organisation mais rarement sur ceux qui assurent le fonctionnement opérationnel de l’organisation.
Selon Katja Werbrouck, présidente de l’ABCi, « le bien-être des équipes arrivent désormais plus haut dans l’agenda ». La CI a-t-elle les compétences pluridisciplinaires nécessaires ayant trait à la sociologie, la psychologie du travail, le rapport aux autres, le rapport à soi pour assumer pleinement sa fonction ?
Christine Donjean de l’ABCi évoque le changement de paradigme « pouvoir / non-pouvoir » car ceux que l’on pensait indispensables se sont avérés ne pas l’être, et ceux que l’on ne croyait pas essentiels se sont avérés indispensables ». Les cartes ont été rebattues avec la crise sanitaire. Chacun, à sa place, peut aider à recomposer la communauté de travail, d’où l’importance de laisser s’exprimer cette communauté dans toute sa différence et de faire ainsi le pont avec la communication inclusive (de la diversité).
- Quels sont vos défis principaux pour 2022 ?
Pour certains services de communication interne, à la problématique fluctuante de gestion du retour en présentiel s’ajoutent des projets de communication liés à des déménagements, à la restructuration des services, susceptibles d’engendrer de l’insécurité et une perte de repères pour les collaborateurs, qu’il faudra gérer en termes de communication sur le « qui fait quoi ? »
D’autres enjeux de communication, déjà d’actualité, resteront des priorités de premier plan.
En effet, suite à la crise Covid et au télétravail imposé, les espaces privés sont devenus des lieux de travail. Demain, la CI devra repenser l’environnement de travail, tant au bureau qu’à la maison ou sur des sites intermédiaires (co-working).
En 2022, il sera aussi question de ne pas oublier de valoriser ceux dont le travail ne change pas, ceux qui font leur travail comme d’habitude, comme avant la Covid.
Un autre enjeu identifié sera de savoir comment remettre du sens au travail, comment ré-enchanter la relation au travail, et d’avoir suffisamment de créativité et d’agilité pour trouver de nouvelles solutions de communication dans une réalité hybride (comme la radio d’entreprise par exemple).
Dans une vision plus globale de l’organisation, la CI sera amenée à recréer de la cohésion, à renforcer l’engagement du personnel dans un contexte incertain. Et au-delà de cet engagement, il sera aussi question de rassurer les collaborateurs sur la pérennité de l’organisation et de leur poste.
Il sera également primordial de convaincre de prendre le temps de se retrouver, communiquer, renouer des contacts, recréer du lien, parce qu’on ne va pas se « retrouver » facilement après tout ce temps passé à la maison, en distanciel.
A la question « Quels leviers influencent la CI ? », la réponse est claire : le management doit être exemplaire, le leadership très fort pour accompagner et soutenir la CI lors d’un lancement de campagne. Le middle management est également indispensable pour le succès des implémentations sur le terrain.
4.Quelles sont vos attentes par rapport à l’ABCi pour 2022 ?
Un partie des suggestions des membres de l’ABCi concerne le CONTENU.
Voici quelques exemples :
- Nouvelle réflexion sur la formation du changement
- Engagement et la question du travail/emploi de qualité
- Quels outils pouvons-nous mobiliser (pe. mixmedia, outils dans le cadre du changement,…) ?
- Engagement : trouver les bons mots, le bon ton, les bons messages… Comment gérer des communautés différentes (différentes motivations selon les générations, …), des personnes qui sont motivées par des leviers différents ?
- Mobiliser les agents du terrain à participer à des évènements. Problématique de la symétrie des attentions (management vs terrain)
Une autre partie des suggestions se rapporte plutôt au FORMAT.
En voici quelques exemples :
- Un répertoire des expériences qu’on a dû gérer, comme un livre de recettes. Piocher dans des expériences concrètes d’outils, de stratégies.
- Échange de bonnes pratiques très concrètes, et immédiates, par exemple via la page LinkedIn
- Partage de compétences de manière très concrète
Selon Katja Werbrouck de l’ABCi, la créativité est et sera encore demain indispensable pour faire son travail en CI, mais également d’autres compétences plus globales pour mener la réflexion sur « Comment motiver les collaborateurs ? ».
Par ailleurs, « Le terrain a aujourd’hui plus de légitimité qu’hier… auparavant penser valait plus cher que faire, désormais c’est l’inverse ! ». Les codes de l’engagement et de la fidélisation des collaborateurs ont changé. Quels sont-ils ? Quelle collaboration avec les RH ?
Selon Céline Faidherbe de l’ABCi, « De nouvelles compétences apparaissent à côté de celles des communicateurs et des RH, comme celles du coach interne par exemple. D’une manière générale, il importe de considérer les postures relationnelles que nous adopterons à l’avenir avec, comme point d’ancrage, le dialogue et l’humain au cœur de l’organisation ». Quelle place pour l’humain ?
Si l’on s’accorde à penser que les besoins vitaux des collaborateurs doivent être assurés pour gagner leur confiance dans un contexte professionnel bien sûr, mais avant tout humain, peut-être que les organisations devraient également s’engager dans un changement culturel nécessaire pour réformer la pensée organisationnelle et sociale au profit de la longévité et de la performance.
Voici le compte-rendu de nos échanges dans le cadre de ce workshop digital. Si certains éléments retranscrits s’avéraient erroné ou mal interprété ou si vous voulez ajouter des éléments supplémentaires, merci de prendre contact via linda.schaep@abci.org
Merci aux participants et à tous les membres de l’ABCi pour leur confiance et leur partage.
Le challenge de vous accompagner au mieux est la mission de l’ABCi, et ça repart avec force, maintenant plus que jamais !
17 mars 2022 05:23
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