Police fédérale : au-delà de l'uniforme

Un article de Liliane Fanello - 17 décembre 2015

Chaque année, l'ABCI remet ses "Grands Prix". Pour "La meilleure illustration en communication interne", c'est une photo publiée dans le magazine de la Police Fédérale (Inforevue) qui a séduit le jury de l’ABCI. On y voit une directrice des opérations à la police locale d'Ostende plutôt détendue, assise face à la mer. Cette photo veut bousculer les représentations et met l’accent sur l’accessibilité du personnel.  

Le point de départ : un coup de frais dans la communication

Tout a commencé avec l’arrivée de Catherine De Bolle, la nouvelle patronne de la Police Fédérale, et son souhait d’une communication un peu à son image : moins formelle et « rigide » que par le passé. Le service communication interne a donc été mis au défi d’innover.  Le cadre s’est fait plus large, plus créatif, plus challengeant aussi. « Il a d’abord fallu que nous comprenions bien et assimilions ce changement radical de culture », se souvient Benoît Dupuis, rédacteur en chef d’Inforevue. La remise en question s’est traduite par de nouveaux concepts, de nouvelles formes - par exemple un rapport annuel mixant papier et web et qui n’est plus qu’un vague descendant des longues litanies de chiffres et de données techniques -, mais aussi un style d’écriture plus direct... et des photos nettement plus décontractées.

L’idée : inviter l’uniforme hors des sentiers battus…

La photo primée par l’ABCI en 2015 illustre une nouvelle rubrique d’Inforevue créée en 2014 : l'Invité(e). Une rubrique qui se veut plus humaine, avec plus de partage de vécu et de ressenti, et à laquelle Benoît Dupuis tenait depuis longtemps : « Dans cette rubrique de quatre pages, nos journalistes internes partent à la rencontre d'un membre du personnel pour une interview à bâtons rompus sur sa carrière, ses fonctions, sa vision du monde policier et de ses thèmes d'actualité. » Pour chaque numéro, le défi est de trouver un interlocuteur avec un parcours, un job intéressant, de la personnalité, des choses à dire… tout en respectant la diversité des métiers,  l’équilibre des services et l’équilibre linguistique.

… et mettre les pieds dans le plat

La question personnelle, la question qui irrite, le pour ou contre sur une série de problématiques policières, allongement des carrières, taux d’alcoolémie… D’après le rédacteur en chef, « pas de sujet tabou », si ce n’est la limite des éventuelles attaques personnelles, bien sûr. La démarche se veut même quelque peu « intrusive ». « Ce qui nous intéresse, c’est le point de vue de la personne et pas de l’autorité, sa vision en fonction de son vécu, de ses convictions… Nous avons par exemple interrogé un policier de la route sur sa vision en tant que policier, mais aussi que conducteur ET que père de quatre enfants. » Si l’équipe de communication devait choisir une citation collant à la démarche, elle serait celle de Pierre Charon dans Le Traité de la Sagesse (1601) : « La connaissance de soi-même est la première de toutes les connaissances. »

Le fil rouge : le siège

Pour mettre les invité(e)s à l’aise, l’image du siège s’est immédiatement imposée. Ce siège tout droit sorti de catalogues d’ameublement, et marqué aux couleurs de la Police fédérale, est en quelque sorte devenu la marque de fabrique visuelle de la rubrique. L’équipe est notamment composée de trois photographes aux styles différents. Lavinia Wouters est l’auteur de la photo primée en 2015 et publiée dans l’Inforevue de décembre 2014.

La conclusion : de la communication vivante !

Benoit DupuisMalgré le fait qu’aucune évaluation formelle n’a encore été réalisée, plusieurs indicateurs font dire à Benoît Dupuis que ce travail d’équipe est vraiment sur la bonne voie. « Nous savons que la rubrique est très lue et appréciée pour son côté décalé et sa mise en forme. » Autre indicateur : lorsque l’équipe prend contact avec une personne à interviewer, celle-ci connaît la rubrique et accepte l’invitation. « De plus, cette rubrique suscite le débat, des réactions sur les sujets abordés. Cela montre que les gens sont demandeurs de pouvoir donner leur avis, d’être des acteurs de tout ce qui concerne leur institution.  C’est de la communication vivante.»

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